Bernard Wesphael: "Rassemblons plusieurs partis pour former "La Gauche" en vue de 2014"
Publié le 28 Mars 2013
C’était il y a quasi un an. Bernard Wesphael lançait son nouveau parti, le Mouvement de Gauche, quittant Écolo sur une défaite à la co-présidence. Fort du succès rencontré dans l’Hexagone par Jean-Luc Mélenchon, le Liégeois, actuellement député wallon, espérait profiter de la même dynamique en Wallonie. Onze mois plus tard, cela ne semble pas être le grand engouement…
M. Wesphael, Jacques Chevalier, ancien membre du Mouvement de Gauche, vient de claquer la porte du parti avec fracas et n’est pas tendre avec vous dans la lettre ouverte qu’il vous adresse. Il parle notamment de chiffres hallucinants que vous colportez…
Je tiens tout d’abord à mettre les choses au point. Nous avons estimé au sien du MG (Mouvement de Gauche, Ndlr) que ce monsieur ne respectait pas les règles essentielles de fraternité et d’égalité au sein du parti. Quant aux chiffres, j’ai les fichiers et ils sont accessibles à toute personne qui le souhaite…
Justement, où en est-on au niveau des membres? Concrètement?
Nous avons 1.300 adhérents et sympathisants, environ.
Et combien sont en ordre de cotisation?
315 personnes.
Quel regard portez-vous là-dessus? Le succès paraît plus que mitigé…
Nous avons fait une série de rencontres citoyennes en Wallonie et à Bruxelles. Nous avons eu entre 20 et 80 personnes selon l’endroit. En période non-électorale, il est logiquement plus difficile de mobiliser. Il est évident que cela prendra donc du temps. Mais nous avançons, pas à pas. Désormais, les statuts sont votés et l’élection des différents comités d’arrondissements va avoir lieu. Sans compter, le 21 avril prochain, les élections du président et du vice-président. Donc voilà, nous y allons petit à petit.
Certains vous accusent de vous comporter de manière un peu "dictatoriale" en interne…
Écoutez, c’est faux! Le 16 mars, les statuts ont été votés. Il y avait une cinquantaine d’amendements à ces statuts. Et j’ai été battu sur plusieurs de ces amendements que je défendais. Par ailleurs, et ça je peux le jurer solennellement
L'analyse
Le PTB+, Vega, le Mouvement de Gauche. Même si ce dernier a encore tout à prouver puisqu’il ne s’est jamais retrouvé face aux électeurs, nous avons-là trois formations politiques qui se situent à "la gauche de la gauche", pour reprendre un terme en vogue. Les détracteurs parleront d’extrême-gauche, les sympathisants de vraie gauche. C’est selon. Par contre,un constat est là: il y a une multiplication des partis politiques sur la gauche de l’échiquier, justement. Outre les trois précitées, mentionnons également les partis "confirmés" sur la plan électoral que sont le PS et Écolo. Cela promet donc des débats animés car chaque formation voudra se faire remarquer au sein de cet embouteillage qui se profile en vue du grand test électoral.
D'où l'idée d'un rassemblement de plusieurs partis de gauche radicale (PTB, PC, Vega, MG...) émise par Bernard Wesphael en vue de former un grand "pôle" alternatif. Reste à voir si c'est possible dans les faits, car ces différents partis ont des idées propres qui ne sont pas forcément conciliables avec celles d'un autre...
La réponse de Raoul Hedebouw à Bernard Wesphael est à lire dans les commentaires de cet article.
Photo: Bernard Wesphael doit faire décoller le MG sous peine de ne plus exister politiquement (Crédit: Thomas Van Ass)