Michel Firket: "Faire toute la mandature? J'en ai l'envie et la capacité"

Publié le 7 Avril 2013

Michel Firket: "Faire toute la mandature? J'en ai l'envie et la capacité"

Au cœur de l’actualité liégeoise, notamment via le dossier "tram", Michel Firket, Premier échevin cdH de la Ville de Liège, est sur le gril pour "Parlons politique", le rendez-vous politique de La Meuse. Selon lui, le projet tram ne connaîtra plus de grosses modifications. Le centriste estime également ne pas être la "voix du PS au cdH" et juge logiques les attaques de l’opposition contre lui puisqu’il a réussi à reconduire la majorité. Sans oublier le renouvellement des cadres du cdH de Liège pour lequel "le président décidera".

M. Firket, vous avez présenté aux conseillers le projet tram dans les détails en vue de la demande de permis unique. Tout est sur les rails?

Le programme "tram" n’a effectivement pas de retard majeur. On en est à la consultation populaire et à la demande de permis unique. Quant à ceux qui disent que l’on ne prend aucune remarque en compte, je réponds que des modifications importantes ont eu lieu, notamment pour l’avenue Rogier, suite au décryptage de l’étude d’incidence.

Plus de modifications significatives à attendre sur ce dossier?

Non. Normalement, il n’y aura plus de grands changements. On en est à une proposition qui est fondamentalement définitive.

À propos de l’opposition, vous semblez fort ciblé ces derniers temps.

Avant le 14 octobre, ils ont tous rêvé de prendre la place du cdH dans la majorité. Donc, je me mets à leur place, ça ne doit pas être évident de se dire que l’on va rester dans l’opposition six années de plus, ça suscite un certain dépit. Ajoutons à cela les divisions internes au MR où il y a une espèce de surenchère pour savoir qui sera le plus incisif… Mais je crois que dans leur for intérieur, ils reconnaissent les progrès faits par la Ville avec le cdH.

On vous a cependant retiré le gros portefeuille de l’Urbanisme de vos compétences…

Je crois pouvoir affirmer qu’en 10 ans d’urbanisme, les dossiers ont avancé plus vite que d’habitude. Je n’ai pas chômé. Mais cette dynamique a suscité l’envie du partenaire… C’est sûr que je n’ai pas lâché ça de gaieté de cœur. Mais j’ai un accord avec le bourgmestre pour continuer à être associé aux discussions.

Si le cdH est encore dans la majorité aujourd’hui, c’est grâce à votre amitié personnelle avec Willy Demeyer?

Le fait que nous nous entendions bien n’est pas un secret, je pense. Il est vrai que le soir des élections, après avoir pris connaissance de tous les résultats, nous avons décidé, à nous deux, de repartir ensemble, le PS et le cdH. Notre amitié a beaucoup joué. Politiquement aussi, on peut se rejoindre, notamment sur les aspects sociétaires car je ne suis pas un conservateur.

Au sein même de votre parti, on vous reproche justement d’être trop proche du PS et de ne pas assez défendre les idées prônées par le cdH.

Non, je ne suis pas lié au PS. Maintenant, ne nous leurrons pas non plus! Nous sommes le partenaire du Parti socialiste dans la majorité et il y a un rapport de force évident. Mais au quotidien, nous pratiquons le dialogue lorsque nous ne sommes pas d’accord, pas l’affrontement.

Le cdH a été sous tension un moment. Qu’en est-il actuellement?

Les turbulences, c’est fini. Les communales ont été un succès, on a renouvelé nos instances et nous allons de l’avant. Nous avons des jeunes remplis d’envie, ils ont six ans pour imposer leur crédibilité afin que 2018 soit couronné de succès. Mais ces jeunes doivent s’investir, ça ne tombe pas tout cuit dans la bouche. Je souhaite par ailleurs qu’une personnalité de marque nous rejoigne pour dans six ans.

Mais quel est votre futur personnel? On évoque une passation de pouvoir entre les deux générations, justement, en vue de 2018…

Notre sort est entre les mains du président Lutgen. Un passage de flambeau doit intervenir, vraisemblablement durant cette législature. Mais rien n’est décidé et toutes les hypothèses sont sur la table.

Y compris celle de vous voir faire un mandat complet?

C’est une hypothèse qui est clairement sur la table, comme d’autres. Maintenant, en ai-je envie? Bien évidemment! Je souhaite continuer à travailler, j’en ai la capacité et l’envie pour 10 années encore<UN>! Mais j’accepterai la décision du président.

Les trois cotes

Willy Demeyer: 8,5/10 "Porteur d’un bon travail."

Anne Delvaux: 8/10 "Peut progresser dans son investissement à Liège."

Le MR de Liège: 5/10 "Divisé et agressif dans les débats."

L'analyse

On en a assez parlé suite aux résultats des démocrates-humanistes en Cité ardente aux dernières communales. Deux constats s’imposaient. Primo, le cdH avait largement remporté son pari. On les voyait perdre 1 à 2 sièges et filer tout droit dans l’opposition, il n’en fut rien. Ils se sont maintenus à 7 sièges et ont rempilé pour six ans avec le PS tout en faisant les frais de la perte d’un échevin au collège. Secundo, Anne Delvaux, 2è sur la liste, a réalisé un score personnel meilleur que Michel Firket, pourtant tête de liste. Le soutien public de plusieurs éléphants du parti (Grafé, Smal, Marneffe) a payé. D’où cette question légitime: fallait-il remettre en cause le leadership chez les centristes? Car il est certain que l’avenir du cdH n’est plus représenté par les échevins en place, mais bien par Anne Delvaux, Xavier Geudens ou encore Marc Gillis. Une transition entre les générations devra avoir lieu dans l’optique – déjà – de 2018. Un accord existe en ce sens, mais il faut trouver le bon timing, le juste équilibre pour cette passation. Et cet équilibre au centre, c’est Benoît Lutgen "himself" qui devra le déterminer

Photo: Michel Firket dans la cour du complexe Sauvenière (Crédit: Thomas Van Ass)

Rédigé par Gaspard Grosjean

Publié dans #Politique, #Liège, #cdH

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