Jean-Pascal Labille: "Qu'on m'explique un seul projet crédible du PTB!"

Publié le 25 Février 2013

Jean-Pascal Labille: "Qu'on m'explique un seul projet crédible du PTB!"

C’était la surprise du chef de la part du Parti socialiste: la nomination du Liégeois Jean-Pascal Labille comme ministre des Entreprises publiques au sein du gouvernement Di Rupo, en lieu et place de Paul Magnette, parti diriger Charleroi et le PS. L’ancien patron des Mutualités socialistes a accordé une grande interview politique à La Meuse. Tout y passe: sa nomination, ses anciens cumuls, son avenir, la SNCB, l'avenir de Liège. Le PTB en prend aussi pour son grade.

M. le ministre, comment votre nom est-il sorti du chapeau au PS?

Je pense qu’il y a eu une réflexion au PS en se disant qu’il fallait quelqu’un avec un profil entrepreneurial, particulièrement en ce qui concerne les entreprises publiques, et qui a des relations avec les organisations syndicales. On sait comment je fonctionne et comment je travaille. Je suppose donc que c’est ce qui a fait pencher la balance.

Dès le départ, vous avez annoncé être là jusqu’au scrutin de 2014 uniquement. Mais on sent que la fonction vous plaît. De quoi vouloir prolonger?

J’ai une mission qui m’a été confiée dans un contexte défini. Moi, ce que je veux, c’est mener mes dossiers à leur terme durant le laps de temps restant, à savoir 14-15 mois. Je suis un homme de défis et je retournerai dans mes fonctions précédentes les relever.

À propos de fonctions antérieures, vos nombreux mandats ont été pointés du doigt lors de votre nomination. Vous vous êtes mis en congé pour certains et avez démissionné pour les autres?

Oui, c’est fait, tout est en ordre. Je suis en congé aux Mutualités socialistes et à la SRIW (Société régionale d’investissement de Wallonie, N.D.L.R.). Pour tout le reste, j’ai démissionné. Quant au nombre de mes anciens mandats, il faut savoir que toute une série découle des deux postes précités. J’ai voulu être particulièrement clair sur ce point dès le départ. Lorsque je retournerai aux Mutualités, je reprendrai un certain nombre de ces mandats.

Comme ministre des Entreprises publiques, vous êtes au cœur du plan d’investissements de la SNCB. Dans la région Ourthe-Amblève, on a particulièrement peur pour les lignes "C". Mais vous vous voulez rassurant…

Vous savez, quand on est un service public, on doit toucher toute la population, où du moins la partie la plus large possible. Et on doit donc assumer le service que l’on propose même dans les régions moins peuplées. C’est pourquoi, en ce qui concerne les lignes "C" (Liège-Jemelle et Liège-Gouvy dans notre région, N.D.L.R.), j’ai dit non. L’entretien de ce type de lignes doit être assuré. Pas pour 2 ou 3 ans, mais bien pour toute la durée du plan d’investissements qui est de 12-13 ans! Mon objectif est de faire approuver ce plan d’investissements, évalué à 26 milliards d’euros, avant les vacances d’été. Les Régions seront entendues pour définir leurs priorités. Pour la Wallonie, j’en ai 35 qui m’ont été communiquées par Philippe Henry. Il faudra bien sûr les hiérarchiser.

Parlons maintenant de l’ "action commune". Est-on plus sensible à Liège qu’ailleurs sur ces liens étroits entre le PS, la FGTB et les Mutualités socialistes?

Ici à Liège, on a toujours veillé à faire vivre cette action commune. Ce n’est pas le seul endroit, mais c’est peut-être un peu plus qu’ailleurs. Pour ma part, j’ai toujours été un fervent défenseur de ce principe. Il faut clairement la réactiver. Le Parti socialiste est un parti de masse. Et il est bon de s’imprégner du ressenti de la base. Vous savez, les manifestants de jeudi, ils ont raison dans leurs revendications sur le pouvoir d’achat! J’ai d’ailleurs envoyé un SMS de soutien à mon ami Thierry Bodson (de la FGTB wallonne, N.D.L.R.). Je plaide donc avec vigueur en faveur de l’action commune et du triangle PS-FGTB-Mutualités socialistes.

Par cette volonté, vous défendez clairement la ligne socialiste au sein du gouvernement Di Rupo…

Le Premier ministre est là pour faire des compromis. C’est son rôle et certains ont tendance à l’oublier. C’est à Laurette Onkelinx et moi-même de défendre les positions socialistes au sein du Gouvernement.

La tâche de l’action commune s’annonce quand même ardue car il n’est pas rare d’entendre de plus en plus, au sein du monde syndical, des représentants louer le PTB…

Qu’on m’explique un seul projet crédible du PTB! C’est facile de vivre dans un monde virtuel. Je peux comprendre que cela séduise une population fragilisée. Mais après? Moi, je demande qu’on examine la réalité et la faisabilité de ce qu’ils disent.

Cette dernière réponse a fait, logiquement, bondir Raoul Hedebouw, porte-parole du PTB+ et conseiller communal liégeois. Ce dernier a ainsi déclaré: " Je m'étonne de voir les ministres PS plus taper sur le PTB que sur le MR. Le ministre Labille est pourtant bien placé en tant qu'ancien secrétaire général des mutualités socialistes pour savoir que le PTB regorge de projets concrets. C'est le PTB qui a importé l'idée du modèle Kiwi par exemple qui permet une réduction importante des prix des médicaments!"

Photo: Jean-Pascal Labille à la rédaction de La Meuse. (Crédit: Sophie Kip)

Rédigé par Gaspard Grosjean

Publié dans #Liège, #Politique, #PS, #PTB

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Projet crédible pour qui? Pour les amis des entreprises multinationals du PS? Des projets comme ça on ne trouve pas chez le PTB, c'est vrai. Des projets pour améliorer la situation des travailleurs (ça vous dit encore quelque chose, M. Labille, les travailleurs?) d'ailleurs ...
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